Il est des hommes qui ne marquent pas seulement les cœurs, mais l’âme même d’une ville. Issa Koné était de ceux-là. Son décès le 7 février 2025 laisse un vide immense, mais aussi une empreinte indélébile, une présence qui résonne encore dans les rues de Marseille, dans ses ruelles populaires, sur ses places animées, dans ce brassage incessant qui fait l’essence même de notre cité.
Issa était le plus africain des Marseillais et le plus marseillais des Africains. Ceux qui l’ont connu savent qu’il était bien au-delà des appartenances. Il incarnait Marseille dans ce qu’elle a de plus noble : sa générosité, sa disponibilité, sa capacité à rassembler.
Le docteur Issa Koné était un homme d’espace et de rencontres, un passeur d’histoires, un carrefour de civilisations à lui seul.
Sa célèbre salle d’attente était tout un monde : un petit village où riches et modestes, jeunes et vieux, Blancs, Noirs, Jaunes, Rouges se retrouvaient, se découvraient, là où le temps semblait suspendu. Un lieu improbable où les destins se croisaient et où chacun apprenait à faire communauté.
Il soignait les corps, mais aussi les âmes. Pour certains, il était le dernier rempart contre la solitude et la précarité ; pour d’autres, un phare dans la brume des jours difficiles. Il tendait la main sans jamais compter, il écoutait sans jamais juger. Ce Marseille pluriel, métissé, brassé, il le faisait parler, il le faisait vivre, lui donnant un visage humain, une chaleur, une voix.
Passionné par la littérature en général, et par les auteurs noirs en particulier, Issa adorait Claude McKay, et il en parlait avec passion.
Il est l’un des témoins du film Claude McKay de Harlem à Marseille.
Nous lui rendons hommage le 22 février 2025 :
17h Grande Librairie Internationale, 3 rue Vincent Scotto 13001 Marseille
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